Chapitre 5

Raphaël a froncé les sourcils et accompagné Maëlys vers la porte : « Arthur, emmène-la au dessert. »

　　En fermant la porte, il a levé la jambe et est entré dans la salle de bain.

　　Même s’il avait dit qu’elle pouvait choisir elle-même sa servante, elle était après tout une petite fille, et son jugement sur les gens n'était pas aussi fin que celui des adultes.

　　Raphaël, inquiété, était retourné à la villa pour vérifier.

　　Dans la salle de bain, Mia s'est retournée dès qu'elle a rangé le lavabo et a vu qu'il n'y avait que des serviettes blanches sur le porte-serviettes, alors elle s'est retournée pour ouvrir le casier et elle y a pris les serviettes roses et les a accrochées.

　　Maëlys aimait le rose.

　　La salle de bain était brumeuse, et cette femme mince y travaillait de manière experte.

　　Sa silhouette, son mouvement, lui ont fait croire un instant qu'il rêvait.

　　 « Mia... »

　　L'homme n'a pu s'empêcher de dire le nom.

　　Son corps a tremblé !

　　Au bout d'un moment, elle a tourné la tête et l’a regardé avec un sourire : « M. Martin, bonjour. »

　　Le visage étrange et la voix inconnue de la femme l’ont ramené les pensées à la réalité.

　　 « C'est toi. »

　　La femme dans le centre commercial la nuit dernière.

　　Mia a souri faiblement : « Bonjour, je m'appelle Mia. »

　　Les sourcils de l'homme se sont froncés tandis qu'il fixait le visage de la jeune femme avec méfiance. Il lui a demandé : « Comment tu t’appelles ? »

　　 « Je m'appelle Mia. »

　　 « Heh, Mia ? »

　　Il a rétréci ses yeux.

　　La seconde d'après, l'homme a saisi directement son poignet: « Tu veux dire que ton nom de famille est Simon et que ton prénom est Mia, non ? »

　　Il la regardait fixement, ses yeux froids et sa voix sinistre : « Tu es tombée délibérément sur moi hier pour me parler, et aujourd'hui tu postules un emploi pour garder ma fille, et tu utilises le prénom de ma femme ? »

　　 « Et Tu n’en es pas digne. »

　　Elle était incapable de parler alors qu'il la pinçait.

　　Elle s'est débattue en ricanant mentalement.

　　C'est un miracle qu'il se souvenait que sa femme s'appelait Mia !

　　Elle pensait qu'il avait oublié son ex-femme après toutes ces années qu’il a passées à coucher avec Emma !

　　 « Papa ! »

　　La porte de la salle de bain s'est ouverte et Maëlys s'est précipitée, paniquée, tendant ses petits bras pour tirer sur les mollets de Raphaël : « Lâche-la ! »

　　 « Tu fais mal à Tata ! Je vais avoir le cœur brisé si Tata est blessée ! »

　　La force de la petite fille était petite mais sa voix était pleine d'inquiétude et de colère.

　　Raphaël a fait une pause et a lâché sa main.

　　Les poignets de Mia, qui avaient finalement été libérés, étaient devenus rouges.

　　 « Ça va ? »

　　Elle s'est approchée de Mia et elle l’a regardé avec anxiété : « C'est dur ? »

　　 « J’appelle le docteur pour toi ! »

　　Sur ce, elle a tourné la tête et lancé à Raphaël un regard très mécontent : « Va appeler un médecin ! »

　　Une sueur froide a coulé sur le front d'Arthur.

　　Raphaël Martin était une personne irrépressible à Lorrain - même les plus anciens membres de la famille Martin n'oseraient pas lui parler comme ça !

　　Cette petite fille, s'appuyant sur le fait qu'elle était sa fille, a osé parler à son patron sur un ton arrogant !

　　Raphaël a froncé légèrement les sourcils et tourné la tête pour le regarder: « Appelle le médecin. »

　　Arthur : « ...... »

　　 « Pas la peine. », Mia a laissé échapper une grande inspiration et elle s'est levée : « Je ne suis pas si délicate que ça, je n'ai pas besoin d'appeler un médecin. »

　　Quand elle avait terminé, elle a levé les yeux vers lui : « M. Martin, c'est bien mon nom, Mia. Juste ça. J’ai le même nom que ton ex-femme, c’est une surprise pour moi aussi. C'est vrai que je suis tombé sur toi par hasard hier au centre commercial. Quant à moi, je viens ici pour postuler pour un emploi. »

　　La femme le regardait, son regard était froid : « Je voulais juste faire un travail pour lequel j'étais douée et il se trouve aussi que je me suis sentie heureuse avec la petite princesse, rien de fâcheux. »

　　 « Ne réfléchissez pas trop, s'il vous plaît, M. Martin. »

　　Quand elle a terminé, Mia a baissé la tête et dit à Maëlys avec une voix douce : « Tu viens de descendre pour le dessert ? »

　　A cette évocation, le visage de la petite fille s'est immédiatement crispé : « Tous les desserts ici sont trop sucrés, je ne les aime pas ! »

　　 « Tu veux de petits biscuits ? »

　　 « Oui ! »

　　 « Je vais aller en faire pour toi. »

　　 « Ouais ! »

　　La petite princesse a saisi son petit pouce et l'a fièrement emmenée.

　　En se dirigeant vers la porte, Maëlys a même tourné la tête et lancé un regard à Raphaël : « Papa, si tu remets la main sur Tata... Non seulement je vais quitter la maison, mais aussi je vais appeler la police et dire que tu es violent ! »

　　Il a froncé les sourcils, regardant en direction des deux personnes.

　　 « Va te renseigner à propos de Mia. »

　　 « Oui ! »

　　Arthur a acquiescé d'un air effrayé et il s'est apprêté à partir lorsqu’il l'a interpelé à nouveau.

　　 « La façon dont j’ai agi... »

　　Raphaël s'est interrompu : « Est-ce que ça donne une mauvaise image de moi à Maëlys ? »

　　Une fille qui était apparue soudainement l'a surpris et l’a bouleversé en même temps.

　　La surprise était que Mia n'était pas morte et qu'il avait une fille.

　　Il était bouleversé à cause de...

　　Il n'avait aucune idée de ce qu'il fallait faire avec cette petite fille.

　　Tout à l'heure, il était tellement concentré sur le fait de savoir qui était cette femme qu'il a oublié de faire bonne impression à Maëlys.

　　 « Oui... »

　　Arthur a essuyé la sueur sur son front : « Cette servante a été choisie minutieusement par la petite princesse. »

　　 « Je peux sentir qu'elle aime cette femme... »

　　Son froncement de sourcils s'est accentué.

　　Agacé, il s'est levé et est descendu.

　　À l'intérieur de la petite salle à manger du rez-de-chaussée, la petite fille en robe de princesse rose était assise et regardait tranquillement en direction de la cuisine.

　 　« Qu'est-ce que tu regardes ? »

　　 « Les petits biscuits. »

　　Maëlys s’est léché les lèvres, elle a dit avec sa voix douce : « Tata a dit que les petits biscuits ne sortiraient pas du four avant une demi-heure. »

　　En l’entendant mentionner Mia, Raphaël a balayé les alentours du regard : « Où est-elle ? »

　　 « Qui ? »

　　Elle a penché la tête et l'a regardée avec de grands yeux larmoyants : « Tata ? »

　　Son regard adorable a incité Raphaël à tendre la main et à lui frotter la tête : « Oui. »

　　 « Tata elle... »

　　La bouche de la petite s'est aplatie vers le bas, elle a reniflé et a crié : « Tata, elle est partie ! »

　　Quand la petite fille pleurait, ses larmes étaient comme un robinet ouvert. « Elle a dit que tu la détestes et que même si elle avait besoin de travailler, elle ne voulait pas vivre sous la suspicion et l'humiliation des autres. »

　　 « Alors elle est rentrée chez elle ! »

　　Il s’est figé.

　　Comment pouvait-elle s'en aller ?

　　Il a baissé la tête et a jeté un regard silencieux à Maëlys : « Tu veux qu'elle revienne ? »

　　 « Oui ! »

　　La petite fille a reniflé : « Mais Tata dit qu'elle ne reviendra pas si tu ne lui fais pas des excuses, papa, tu dois lui dire que tu l'as mal comprise. Sinon, elle ne reviendra pas. »

　　Quand elle a terminé, elle a pincé les lèvres : « Bien qu’elle aime Tata, le visage de papa est plus important. Alors papa, tu me cuisines pour le déjeuner aujourd'hui, je n'aime pas manger les repas faits par les bonnes, je ne mange que ceux faits par les gens que j’aime bien. En ce moment, dans cette maison, tu es le seul que j'aime, papa. »

　　L'hématome sur son front a sauté.

　　Elle voulait qu'il cuisine lui-même pour elle ?

　　 « Papa, tu es si beau et si intelligent, une petite chose comme la cuisine ne doit pas être trop difficile pour toi, non ? »

　　La petite a cligné les yeux et l'a regardé fixement.

　　Raphaël : « ... »

　　Après un long moment, l'homme a retroussé ses manches et il est allé dans la cuisine.

　　Penchée sur la table, Elle a pris subrepticement une photo de l'homme debout dans la cuisine, et l'a envoyée à Mia.