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Chapitre 4 / Partie 1

« J'aurai voulu te dire combien tu m'attirais : ton regard enflammant mes sens, me rendant encore plus vulnérable que je ne le suis déjà » — Jaelly LaRose.

Sérieusement ? Ça m'agace profondément ! Je hais être prise pour une vulgaire conne ! Même si je n'ose pas toujours le dire à haute voix, je le pense. Ça fait de moi une hypocrite pour certains, une garce pour d'autres, mais je me qualifierai comme une fille sans poigne ni courage.

Je ne comprends tout simplement pas pourquoi il a sorti cette phrase de sa bouche. 

Même si j'ai confessé qu'il est bien meilleur dans un lit que pour toute une vie, ça me blesse quand même. Je suis sensible, et ça m'affecte. Tout comme l'épisode avec Jocelyne, je n'ai osé rien dire tant j'ai eu mal. Cependant là, je me demande s'il n'est pas intimidé par Miller, ce qui expliquerai tout. Quoiqu'il en soit, une discussion s'impose.

— Bon... monsieur King, sortez, je vous prie, lance le patron.

Il s'exécute sans me jeter un regard. D'accord...

Il m'embrasse, dit qu'il veut baiser, et à la dernière minute se désiste ? 

Je ne suis qu'une pauvre inconnue à ses yeux ? Je soupire et croise mes bras, dégoûtée de la situation. Je ne devrais pas me sentir comme ça, et pourtant je sens mon cœur se compresser dans ma poitrine. Je regarde Miller, il s'en fou de l'entretien, car il ne lève même pas ses yeux vers moi. Je veux lui dire que j'existe aussi, mais un homme comme ça, n'est sûrement pas pour une femme comme moi. C'était peut-être une erreur de me proposer, autant s'en aller en lâcheté. Je fais claquer mes talons, marquant mon départ.

— Où pensez-vous aller comme ça ? m'interpelle-t-il, encore avec cette voix enivrante.

Je m'arrête, lui donnant toujours le dos.

— Oubliez que je suis venue, je... je m'en vais.

Je cache mon visage avec mon avant-bras et m'enfuis vers la sortie. J'appuie sur la pognée et ouvre la porte. Sullivan est encore là. Si je sors, je poursuis l'instabilité avec lui, en revanche, si je décide de continuer, je mise sur la durabilité avec le boss. Cependant, je ne suis pas sûre que ça fonctionne, rien n'est sûr ! Je n'ai jamais de chance, c'est un énorme risque que je prends. Donc que faire ?

— Qu'est-ce-que tu fais, Jaliah ? chuchote-t-il en me saisissant l'avant-bras

— Toi, ne m'adresse pas la parole.

— Je t'expliquerai après pourquoi j'ai agi comme ça mais je t'en prie, va décrocher ce putain de poste. Fais-moi confiance tu en es capable, affirme-t-il en me regardant droit dans les yeux. Arrête de pleurer, et retournes-y !

Je souris intérieurement. Sullivan vient de me pousser à choisir mon coup de foudre. C'est à mes risques et périls, mais je veux jouer cette dernière carte que la vie me donne.

— Vous faites des messes basses ? J'aimerais les entendre à voix haute, tiens.

Je me retourne vers lui, enfin décidée.

— Monsieur Miller, navré pour ce désagrément, elle va le faire finalement, conclut Sullivan.

— Vous me faites perdre mon temps.

— Monsieur je-

— Donnez-moi, un peu de votre temps, voulez-vous ? interviens-je, en m'approchant du bureau.

Je me mets bien devant lui. J'entends Sullivan battre en retraite nous laissant seuls dans cette grande pièce. Prête à ouvrir la bouche, il ouvre son tiroir et en sort un minuteur qu'il vient placer sous mon nez. Je remarque que j'ai cinq minutes pour l'entretien... À quoi il joue là ? En plus, il ne daigne toujours pas de me regarder.

— Tic-tac, tic-tac... Le temps passe, mademoiselle, vous faites quoi ? Une minute de silence pour la mort de votre dignité ? ricane-t-il, en tournoyant sur sa maudite chaise.

Dignité ? Nous verrons qui de nous deux se trouvera sans dignité à la fin. Je prends l'initiative de m'assoir l'incitant à finalement découvrir mon visage. Lorsqu'il croise mes deux perles vertes, je le vois perdre son sourire. T'es impressionné, hein ? Ce n'est que le début. En fait, plus il m'observe, plus je me mets à ressentir de nouveau ce choc électrique, et cette sensation de plaisir et de souffrance à la fois. Oh non ! Je sens mes mains devenir moites, et ma gorge s'assécher. Mon cœur palpite et cale dans tous les sens. Ces yeux ne sont pas humains, je n'en ai jamais vu d'aussi beaux et si... envoûtants.

Je m'en détourne vite pour ne pas perdre plus de temps, même si ça semble impossible à faire. Je suis nulle pour cacher ce que je ressens : mon visage est un grand livre ouvert ! Il ne faut pas qu'il remarque mon attirance pour lui. 

Je serre mes poings au maximum pour relâcher la pression. Pourquoi diable a-t-il fallut que ce soit un si bel homme ? Je souffle paisiblement pour attirer la sérénité en moi. Je me lance.

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