« Qui t’a amenée ici ? »« Un ami. » Émilie a répondu sans trop en dire.« Au fait, Luc, as-tu fini de lire les documents que je t’ai envoyés ce matin ? »« Oui, c’est fait. Allons-y, parlons-en à l’étage. »Luc Richard a détourné son regard du lointain et est monté avec Émilie pour discuter des détails du procès.« J’aurais dû te ramener hier soir, pour éviter que tu sois exposée à un tel danger. Ça va maintenant ? »« Ça va, juste une petite blessure. »Voyant le coin du bandage qui dépassait de l’écharpe d’Émilie, le visage de Luc s’est assombri. « Mathieu est capable de recourir à l’enlèvement et aux menaces, il mérite d’être en prison. »« La probabilité qu’il finisse en prison est faible. Il pourrait facilement rejeter toute la faute sur Astrid. Au maximum, il sera détenu quelques jours. Je ne veux pas non plus en faire tout un plat. »« Je comprends, je vais lutter pour obtenir pour toi le maximum. »Ils parlaient lorsque le téléphone de Luc a sonné.Après avoir jeté un coup d
À l’extérieur du bureau, la secrétaire a conduit Émilie dans la salle de repos.« Mademoiselle Émilie, reposez-vous ici un moment, je vais vous préparer du thé. »« Merci. Et alors... »Émilie l’a interrompue, regardant en direction du bureau opposé : « Léa vient souvent ici ? »La secrétaire a secoué la tête : « Non, c’est la première fois que Mademoiselle Jeunet vient. Maître Richard est généralement très occupé et ne reçoit pas d’amis au cabinet. Je ne savais pas qu’elle était une amie de Maître Richard. »Émilie réfléchissait en disant : « Je vois, merci. »« Ce n’est rien, je vous laisse. »Après le départ de la secrétaire, Émilie a ouvert l’album photo de son téléphone et est tombée sur une photo de sa remise de diplôme universitaire, quatre ans avant.C’était une photo de groupe avec elle et Léa en toge, tenant chacune un bouquet de fleurs, accompagnées de Mathieu et Luc.Léa avait des sentiments pour Luc, Émilie ne l’avait appris qu’après leur diplôme. Elle avait toujours voulu
« Allô ? Maman ! » Mais avant qu’Émilie ait fini de parler, sa mère avait déjà raccroché.Elle a essayé de rappeler, mais personne n’a répondu.La voiture est arrivée à l’entrée du quartier.À peine descendue, Émilie a vu sa mère et la mère de Mathieu debout ensemble, sa propre mère semblant joyeuse et animée, gesticulant.« Maman ! » Émilie a couru vers elle.« Émilie. » Sa mère l’a prise par le bras, toujours souriante : « Viens, j’ai acheté une pastèque, rentrons la couper. »En voyant cela, il était clair que sa mère ignorait tout ce qui se passait.« Maman, laisse cette pastèque, viens avec moi. » Émilie tentait de l’emmener, mais la mère de Mathieu n’a pas manqué cette bonne occasion de bien se moquer des Seydoux, « Émilie, c’est mal de ta part. Ta mère a fait tout ce chemin par cette chaleur pour t’apporter une pastèque et tu la renvoies comme ça ? »« C’est vrai, notre Émilie est tellement occupée qu’elle ne s’occupe pas assez de la maison. En tant que mère, je dois m’en so
« Tu dis n’importe quoi ! » La mère d’Émilie était furieuse, son visage rouge de colère. Submergée par l’émotion, elle s’est précipitée vers la mère de Mathieu, prête à en venir aux mains : « Je vais te déchirer la bouche ! »La mère de Mathieu, n’ayant jamais vu une telle scène, a reçu plusieurs gifles en plein visage, hurlant sans cesse.À ce moment, Michelle est apparue de nulle part, poussant violemment la mère d’Émilie : « Tu oses toucher ma mère ! »« Maman ! » Émilie s’est précipitée pour soutenir sa mère, mais a vu qu’elle tremblait de rage, incapable de prononcer un mot, avant de s’évanouir dans ses bras.Michelle, voyant la situation, ne s’est approchée plus, mais criait : « C’est elle qui a commencé ! J’ai juste défendu ma mère, ça n’a rien à voir avec nous ! »Après sa parole, Michelle avait l’idée de partir en tenant sa mère.Émilie, les yeux rougis, appelait désespérément sa mère : « Maman, réveille-toi ! »De plus en plus de personnes se rassemblaient autour d’elles.«
Avant même qu’Émilie puisse la présenter, sa mère s’est approchée chaleureusement de Christophe, tendant la main : « Monsieur Berthier, n’est-ce pas ? »« Oui, Madame, cette appellation est trop formelle. Appelez-moi Christophe. »« Christophe, quel joli prénom. »La mère d’Émilie, qui n’avait même pas terminé le collège, n’avait guère le sens des beaux prénoms.« Maman, comment savais-tu qu’il s’appelait Berthier ? » Émilie, réalisant tardivement quelque chose, a ouvert grand les yeux : « Tu ne t’es pas évanouie ? »Lorsque sa mère s’était évanouie, Christophe n’était même pas encore arrivé. Si elle s’était vraiment évanouie, comment aurait-elle pu savoir qui l’avait amenée à l’hôpital ? De plus, elle était maintenant parfaitement lucide, ce qui indiquait clairement qu’elle faisait semblant.Émilie était sans voix : « Maman, pourquoi as-tu fait semblant de t’évanouir ? Tu m’as fait une peur bleue ! »« Mon espiègle. » Sa mère lui a donné une tape dans le dos, agacée : « Tu serais do
Émilie pensait que sa mère était obsédée par l’argent.Pour écarter ses soupçons, elle a dit sans ambages : « Il vend des voitures d’occasion. »« ... »Peu après, le repas commandé par Christophe est arrivé à la chambre d’hôpital.Il faut dire que Christophe ne lésinait pas sur les moyens : un potage aux fruits de mer tout frais, servi directement en marmite par un serveur de restaurant, accompagné d’un assortiment de plats couvrant toute la table.« C’est beaucoup trop, Monsieur Berthier, vous avez dû dépenser une fortune. La vente de voitures d’occasion n’est pas très lucrative en ce moment, n’est-ce pas ? »« Des voitures d’occasion ? » Christophe a paru perplexe.Émilie a toussoté bruyamment : « Maman, mange vite, je me souviens d’avoir quelque chose à faire. » En disant cela, elle a emmené précipitamment Christophe hors de la chambre.Une fois assez loin, Émilie a soufflé de soulagement. En se retournant, elle a vu que Christophe la fixait. Surprise, elle a réalisé qu’elle ten
Émilie a été surprise par sa propre réaction.« Voici votre eau. »La voix du caissier de l’épicerie l’a ramenée à la réalité. Émilie a sursauté et a dit : « Merci. »De retour à sa place, elle a donné l’eau à Christophe.« Comment comptes-tu expliquer le divorce à ta mère ? »L’illusion agréable a été brisée instantanément. En une simple question, Christophe a réussi à ramener Émilie à la réalité de son statut de femme mariée engagée dans une procédure de divorce.« Pas besoin de l’expliquer, elle le demandera elle-même. On verra à ce moment-là. »« Si tu as besoin d’aide... »« Non. » Émilie a refusé catégoriquement : « Le mieux que tu puisses faire, c’est de ne pas te montrer devant elle. »Christophe a froncé les sourcils : « Suis-je si peu présentable ? »Émilie se sentait embarrassée : « Ce n’est pas ce que je veux dire. Je préfère juste éviter de compliquer les choses. On peut ne pas parler de ça maintenant ? »Voyant la bière dans les mains d’Émilie, Christophe n’a pas poussé
« Qu’est-ce qu’une riche épouse a de si occupé ? »« Ma fille est diplômée d’une université prestigieuse et elle est elle-même directrice générale d’une entreprise. Elle est très compétente. »« Vraiment ? »« Croyez-le ou non ! »« ... »Un sourire chaleureux est né au coin des yeux d’Émilie, qui s’est redressée et s’est dirigée vers la sortie de la ruelle.À peine arrivée à l’entrée, une silhouette s’est dressée devant elle.Vêtue d’une robe couleur crème, avec de longs cheveux noirs tombant sur les épaules, elle portait un maquillage subtil que seuls les hommes droits ne sauraient déceler, lui donnant une apparence pure, adorable, innocente et charmante. Le seul défaut était le gros bandage autour de son petit doigt droit.« Chère Émilie. »Elle a souri à Émilie, son sourire semblant sinistre et menaçant dans l’ombre du coin de la rue.Le visage d’Émilie s’est assombri : « Astrid Lacroix, que fais-tu ici ? »« J’ai entendu dire qu’il y a eu un incident hier soir chez Mathieu, je su