Les espaces dans la villa de la famille Dubois se faisaient rares. Le rez-de-chaussée se déployait en un salon raffiné, le premier étage abritait la chambre à coucher et le bureau de François. Ce dernier, friand de ses nuits solitaires, avait expressément prohibé toute intrusion dans cet espace dédié. Le deuxième étage constituait le domaine de Julie et de Roland, tandis que le troisième étage était réservé à Jade.Face à la demande de son père de céder sa chambre du deuxième étage à Christine, la seule option qui s’offrait à elle était de migrer vers le quatrième étage, le dernier étage de la demeure. Cependant, cette nouvelle chambre offrait des avantages appréciables : un environnement serein, un vaste balcon propice à la culture florale, à des bains de soleil et à l’admiration des vues nocturnes.Dans l’ensemble, elle se montrait comblée. Dans ce petit univers qui lui appartenait, même si l’on consentait à ce qu’elle y demeure nuit et jour, l’ennui ne la guetterait point. Julie a
Julie a plissé délicatement les yeux, esquissant un sourire empreint de sérénité, et lui a dit : « Frère, ne t’inquiète guère. Il n’y a aucun préjudice. »De surcroît, lui céder la chambre du deuxième étage s’avérait simplement pratique pour faciliter les échanges entre lui et Christine.« D’accord. Si jamais tu as le moindre besoin, n’hésite pas à m’en faire part. »« Merci. »Après le départ de Roland, Julie a déplacé avec précaution le modeste distributeur d’eau du rez-de-chaussée jusqu’à sa chambre, éliminant ainsi la nécessité de descendre pour s’abreuver à l’avenir. Cette mesure réduirait également les opportunités de rencontres fortuites avec Roland et Christine.…Le temps s’est écoulé rapidement. En un battement de cils, Christine demeurait au sein du foyer Dubois depuis plusieurs jours. Quant à Roland, une fois rétabli de sa maladie, il a reconduit Jade jusqu’à son appartement du centre-ville et n’est plus revenu. À la maison, Julie croisait rarement Christine et François, ce
Julie a quitté son dernier cours avec l’intention de rendre visite à Gabriel à l’hôpital privé de Rouan. Le taxi s’est immobilisé devant l’entrée hospitalière. Julie a fait l’acquisition d’un bouquet de fleurs, un délicat assemblage de chrysanthèmes blancs. Ignorant les préférences florales de Gabriel, elle s’est contentée de choisir le seul bouquet disponible lors de sa visite chez le fleuriste, privilégiant l’importance du geste.Dépensant cinquante euros pour l’achat, elle avait sollicité avec distinction l’emballage soigné de la femme du propriétaire de la boutique. Elle a interrogé l’infirmière de l’hôpital afin de localiser le service de Gabriel, puis a emprunté l’ascenseur en direction du douzième étage.« Chéri, à quoi penses-tu ? » a interrogé Christine, arborant des lunettes de soleil et une tenue à la fois sexy et séduisante, s’accrochant au bras de Roland.Roland a détourné le regard avec une indifférence marquée, donnant l’impression d’avoir repéré Julie. Ignorant cette
Une nouvelle tasse a été jetée de la salle, suivie par la voix acerbe de Gabriel : « Julie, tu n’en as pas encore fini, n’est-ce pas ? »Julie a été tirée sur le côté et a évité fortuitement l’assaut du projectile de verre. Elle a tourné la tête et, apercevant Roland à ses côtés, était prise de surprise : « Frère, pourquoi es-tu à l’hôpital ? »Roland l’a scrutée de tous côtés, inquiet : « Tout va bien ? N’as-tu subi aucune blessure ? »« Je vais bien. »Elle venait à peine d’entrer et avait été expulsée. Gabriel, sérieusement blessé et alité, ne représentait aucune menace pour elle.« Frère, es-tu malade ? »« Rien de grave, j’ai simplement quelques maux d’estomac, alors je suis venu à l’hôpital pour un rendez-vous avec mon médecin. » Roland la fixait intensément et a ajouté : « Es-tu venue exprès pour voir Gabriel ? »Julie a tenté de lui demander : « Frère… Gabriel a été brutalisé de la sorte, serais-tu responsable de cela ? »Le visage de Roland s’est assombri : « Penses-tu vraimen
Peu après avoir observé le départ de Roland, Julie a également envisagé de prendre le bus. Debout devant l’abribus, vêtue de l’uniforme distinctif du Lycée Rouan I, elle arborait un blason doré de l’établissement, représentant un homme chevauchant un destrier tout en brandissant un bouclier de sa main gauche. C’était là l’insigne distinctif du Lycée Rouan I.Julie se tenait sur une artère où fourmillait l’activité citadine, son visage ravissant attirant inévitablement le regard, même celui des individus peu recommandables.C’était alors que trois individus peu scrupuleux se sont dirigés vers elle.On était encore en l’an 2000, une époque où la vidéosurveillance n’avait pas encore trouvé sa place et où la technologie ne rivalisait pas avec celle de 2012. Cette lacune offrait aux éléments malintentionnés la possibilité de perpétrer leurs méfaits, car sans systèmes de surveillance, il devenait ardu pour la police de réunir des preuves et d’appréhender les suspects.Les voyant approcher,
Il s’est révélé moins intimidant qu’il n’y paraît, arborant un sourire d’une élégance raffinée.« Ne vous inquiétez pas, votre sécurité est assurée. Vous n’aurez aucune raison d’avoir peur. Où vous dirigez-vous ? Permettez-moi de vous escorter. »Julie a essuyé délicatement ses larmes d’un geste assuré et a répondu : « Non, merci. Le chauffeur de ma famille ne devrait pas tarder. »L’adolescent a esquissé un sourire ténu, « Il n’y a pas de quoi. J’attendrai avec vous l’arrivée du chauffeur. Êtes-vous une élève du Lycée Rouan I ? »Julie a acquiescé d’un léger mouvement de tête : « Oui. »« Mademoiselle, voici votre portefeuille. » Le garde du corps a récupéré le portefeuille dans la poche du malfrat avec une aisance remarquable avant de le présenter à Julie avec une courbette.Trop préoccupée par la frayeur qui l’habitait, Julie n’avait guère remarqué la destination des trois individus emmenés par ces gardes du corps.L’adolescent dans la voiture : « Vérifions s’il manque quelque chose
La voiture de Chrétien filait en sens inverse de celle de la famille Dubois. Alors que le Cayenne venait de s’engager dans un demi-tour au feu rouge, un message de Julie s’est affiché sur l’écran du potable de Chrétien : « Chrétien, où te trouves-tu ? »Traditionnellement attentif à son téléphone, prêt à réagir promptement à tous messages envoyés par Julie, cette fois-ci, suite à la réception de son message, Chrétien a choisi de ne pas répliquer immédiatement et a simplement éteint son appareil.Le chauffeur, par le biais du rétroviseur, a scruté le jeune homme assis à l’arrière, puis a questionné : « Ce message, était-il de Mademoiselle Dubois ? A-t-elle soupçonné votre identité ? »« Probablement. Mais je préfère éviter toute supercherie » a répondu Chrétien de manière évasive. Il préférait garder secrète pour l’instant sa véritable identité à Julie, attendant que sa jambe se rétablisse pleinement et lui permette de se tenir debout. Il ne désirait pas qu’elle sache qu’il était en si
« Non, je suis conscient que tu portes de l’intérêt à ma personne. Je perçois également tes préoccupations à mon égard, cela ne me dérange aucunement. »Roland observait attentivement le vêtement arboré par Julie. Leur coupe semblait inadaptée à sa silhouette et il ne l’avait jamais vue le revêtir auparavant. Ces habits avaient une allure masculine indéniable.« N’as-tu pas enfilé ton uniforme scolaire aujourd’hui ? »Julie a baissé le regard sur sa tenue, croisant ensuite le regard inquisiteur de Roland. Elle a balbutié une réponse : « J’ai bel et bien mis… mon uniforme scolaire, mais les boutons en sont malheureusement défaits. Quant à cette veste, c’est un prêt éphémère de quelqu’un d’autre. Je m’engage à la lui restituer d’ici quelques jours. »« Qui te l’a prêtée ? Un homme. »Julie a acquiescé sans détour, « Effectivement. »Roland a laissé échapper un rire léger. Cependant, derrière ce rire, Julie a décelé une subtile teinte de sarcasme et de courroux.La voix glaciale de Roland