Peu après le départ de Roland, Christine a fait parvenir des pâtisseries, a jeté un regard aux blessures de Julie, a exprimé des préoccupations et est partie.Les analgésiques n’avaient guère apaisé la douleur de Julie, la privant totalement de sommeil. Elle éprouvait une difficulté certaine à s’endormir, mais au cœur de la nuit, un cauchemar l’a tirée de son sommeil, la laissant en proie à des sueurs froides. Couchée sur le ventre, elle s’est retrouvée immobilisée, incapable de se retourner, condamnée à l’insomnie.Après une longue période allongée dans cette position, une douleur lancinante a émergé dans sa poitrine. Saisissant un oreiller, elle l’a glissé sous son buste. À cet instant, elle avait soudain la pensée que posséder une poitrine abondante n’était pas un avantage.Consultant l’heure, elle a constaté qu’il n’était que 3h30 du matin.Julie s’est levée, s’est dirigée vers la salle de bain, a défait les attaches de sa chemise de nuit, retirant celle-ci lentement. Elle contempl
Julie a replié ses jambes, ses yeux captant l’éclat vif de l’écran de son téléphone portable, scrutant le message sans trouver les mots adéquats. Elle lui a adressé alors quelques expressions empreintes d’inquiétude : « Puisque tu es en proie à un rhume, accorde-toi un repos bien mérité. N’oublie pas de t’hydrater abondamment et de prendre tes médicaments en temps opportun. »Chrétien : « D’accord. »Julie : « Alors, retire-toi de bonne heure. Bonne nuit.« Bonne nuit. »En rétrospective, elle s’est convaincue qu’une rencontre entre Chrétien et elle n’était pas nécessaire. Depuis le début, son intention première était de le sauver, sans avoir l’intention de croiser fréquemment son chemin. Effectivement, elle avait toujours l’intention de quitter cet endroit pour en trouver un autre, sans garantie de revenir dans le futur.Ce n’était qu’après avoir quitté ces lieux qu’elle pourrait se libérer du joug de la famille Dubois, de Roland et entamer une nouvelle vie qui lui serait propre.Chré
« Que veux-tu faire ? Tu envisageras de désobéir à mon ordre ? » a froncé les sourcils François.Sans conviction, Julie a répliqué : « C’est toi qui as rompu ta parole en premier, papa… À présent, je suis adulte. Puis-je cesser de te laisser prendre des décisions pour moi dans tous les domaines ? Je ne suis pas une marionnette à ton service. »« Que veux-tu dire ! » a martelé lourdement François la fourchette qu’il tenait en main sur la table, « Es-tu assez audacieuse pour me répondre ainsi ? N’oublie pas qui est ton bienfaiteur ! Veux-tu encore résister ? Si tu as la capacité de te soustraire à cet environnement, n’utilise plus mon argent. »Julie a cligné des yeux et a rétorqué immédiatement : « C’est que si je quitte cette demeure et si je n’utilise pas un centime de ton argent, tu ne t’immisceras plus dans mes affaires ? »« Tu cherches la confrontation ! La leçon que je t’ai dispensée la dernière fois ne t’a pas suffi ? Il semblerait que je doive te donner une nouvelle leçon aujou
Peut-être avait-elle trouvé un refuge secret. Cependant, à la seconde suivante, Jade a indiqué la silhouette devant un camion.« Frère, regarde, c’est Julie. »La voiture de Roland a ralenti juste à temps pour observer Julie monter à bord du véhicule arrivant d’une direction inconnue.« Oh mon Dieu, pourquoi Julie s’est-elle engagée avec un inconnu ? Ne risque-t-elle pas un accident ? Ne devrions-nous pas alerter la police, frère ? »Roland a détourné son regard avec une sombre incertitude : « C’est bon, ne t’en fais pas pour ça. »« Ne devrions-nous pas nous soucier d’elle ? »Roland conduisait sérieusement, gardant le silence.Le camion a accéléré rapidement et a disparu en un éclair.Jade a ressenti clairement l’accélération de la voiture et avait envie de demander à Roland de ralentir. Cependant, pensant qu’il poursuivait la voiture, elle s’est résignée.À l’intersection suivante, le feu de circulation a passé brusquement au rouge. Roland s’y est engouffré, mais après avoir viré a
Il s’agissait de la demeure que Perrine avait acquise en location à l’extérieur, d’une modicité déconcertante, ne nécessitant qu’une cinquantaine d’euros par mois. Sa position, orientée plein sud, bénéficiait d’un éclairage optimal. Sans cette résidence dénichée par Perrine, l’alternative aurait pu être le désagrément de devoir envisager de passer la nuit à la belle étoile.C’était son deuxième séjour en ces lieux. La première fois, c’était à l’occasion où Roland avait discrètement acquis une somptueuse robe de princesse pour Jade, chose qu’il ne lui avait jamais offerte par le passé. À l’époque, suite à la découverte de ce secret par Julie, elle avait insisté pour qu’il lui en procure une également, mais Roland s’était montré impétueux et désobligeant à son égard.Jamais encore elle n’avait subi pareil traitement, et, submergée par la colère, elle avait pris la fuite loin de chez elle.Il s’agissait de sa première échappée, et Roland, étonnamment, n’avait pas entrepris de la recherche
« Je savais que tu surpassais toutes les attentes ! » s’est exclamée avec allégresse Julie en s’approchant pour l’enlacer chaleureusement. Elle s’est empressée ensuite de s’emparer de la boîte thermos des mains de Perrine et a pris place à une petite table.« Que comptez-vous faire en vous éclipsant sans explication ? Monsieur Dubois, le jeune maître Bernard se préoccupent de votre bien-être. Après cette soirée, il serait judicieux que vous regagniez votre domicile demain ! »« Inutile de chercher à me persuader, je ne rentrerai pas. De toute manière, à leurs yeux, je ne suis qu’un être insignifiant. Ils ne s’inquiéteront guère de mon sort. »Le regard de Perrine s’est posé sur la cuisinière, les casseroles usagées et la bouteille de sauce soja, et elle a supposé que cette jeune fille aurait dû se préparer elle-même à manger. En tant que fille unique de la famille Dubois, comment pouvait-elle mener une vie si modeste ?En observant Julie déguster son repas avec appétit, Perrine a resse
Perrine était en train de cuisiner.Julie a plissé les yeux en regardant l’heure. Il était à peine six heures du matin, et le ciel dehors commençait à peine à s’illuminer.« Pourquoi êtes-vous déjà levée si tôt ? Allez vous recoucher un peu, le petit déjeuner prendra encore un moment pour être prêt. »Julie a entouré la taille de Perrine par derrière, posant son menton sur son épaule. Ses yeux mi-clos ressemblaient à ceux d’un petit chat paresseux qui venait de se réveiller, quelques mèches de cheveux se dressant légèrement sur son front.« Qu’as-tu cuisiné de délicieux pour moi ? »Perrine lui a répondu : « Je suis en train de préparer le repas. Dépêchez-vous de sortir, ne salissez pas vos vêtements. J’ai acheté des articles de toilette pour vous, bien que ce ne soit pas des marques aussi prestigieuses que celles que vous utilisez chez vous. Pour l’instant, nous n’avons pas d’alternative. Ce soir, je ramènerai vos affaires journalières de la manoir. »« Qu’est-ce que ça peut faire si
Il était indéniable que cet endroit dégageait une certaine anarchie. L’hygiène ambiante ne rivalisait guère avec celle de Rouan. Les édifices ici n’avaient pas été soumis à la férule des promoteurs immobiliers, ils appartenaient tous à des quartiers anciens, agrémentés de nombreux étals de vendeurs dans les rues.Julie a déambulé dans le secteur et a constaté que les tarifs étaient également très abordables. Parcourant une ruelle, elle avait une vue imprenable sur une vaste étendue marine. Cette zone se trouvait à la périphérie de Rouan, et une heure de route suffisait pour atteindre Océville.Julie s’est surprise à s’élancer jusqu’à la plage, elle a fermé les yeux pour s’imprégner de l’atmosphère maritime. Délaissant ses pantoufles, elle s’est aventurée pieds nus sur le sable. Bien que l’eau de mer soit fraîche, la caresse du soleil au-dessus d’elle l’a plongée dans un bien-être indescriptible. Elle a avancé sur le rivage, ramassant au passage de jolis coquillages.C’était alors qu’u