Huit mois passaient vite, mais pour elle, c'était comme une éternité. Comme pour toutes les femmes, son ventre n'avait cessé de gagner en grosseur. Toutes celles qui avaient pris par là en savaient quelques choses : les nuits blanches, les courbatures, les envies irrépressibles. Et si le temps semblait long, ce n'était certainement pas à cause des douleurs qu'elle éprouvait. Elle avait hâte de laisser un baiser sur le front de l'être fragile qu'elle portait, le tenir, l'embrasser, le cajoler, le serrer fort quoique tendrement contre elle. Elle était impatiente, telle une mère à l'aéroport attendant son fils qui d'une heure à l'autre descendrait de l'appareil volant.
Elle avait attendu ce moment depuis sept ans ! Sept longues années à espérer le fruit des entrailles. Les deux années précédant sa grossesse &eDurant tout le trajet, Calypso n'avait cessé de se plaindre de la situation dans laquelle elle se trouvait. Elle était partagée par la joie et une immense frayeur qui la tiraillait au point où elle avait du mal à se tenir dans l'habitacle. Heureusement son amie était là, elle se demandait ce qu'elle allait faire si elle était seule face à cette situation.Une fois à l'hôpital, elle fut directement emmenée dans la salle d'accouchement. Une salle moyennement éclairée par une lumière tamisée, dans laquelle était disposée une longue table, une couveuse et des matériels chirurgicaux. Blair enfilait rapidement son blouson et fit appel à deux sages-femmes qui fient irruption d'une minute à l'autre dans la salle. Calypso commençait à sentir des contractions régulières qui lui faisait tordre de
Après avoir pris une grande inspiration, il descendit, accompagné de sa mère ainsi que sa sœur, voir ses journalistes pour en finir une bonne fois pour toutes.— Alonzo, réfléchit bien à ce que tu leur diras, déclara Graziella dans son dos.— Pourquoi ne pas tout simplement leur dire la vérité, intervint Andréa.— Écoute-moi bien petite insolente. Tu ne sais peut-être pas l'erreur que tu as commise en racontant tout à Diogo mais crois-moi, tu en as déjà fait assez comme ça. Alors une fois qu'on serait devant ces journalistes tu ne diras absolument rien et tu me laisses parler. Cela va de soi pour toi aussi maman. Est-ce que je me suis fait bien comprendre ?Andréa lui jeta un de ces regards et poussa un juron.— Écoute Alonzo, avant que nous sortions, d
Quatre ans plus tard...Frappée par la pluie, Calypso manquait de glisser sur les pavés avec ses hauts escarpins. Elle en avait déjà eu assez avec cette pluie qui n'arrêtait pas de tomber. Comme si ça ne suffisait pas, au bon milieu du chemin sa voiture était tombée en panne. Elle allait devoir continuer à pied. Elle se déchaussa en essayant de retenir ses larmes. Elle se servit d'un mouchoir pour essuyer le mascara qui coulait sur ses joues. Ensuite elle balayait du regard la rue et remarquait qu'il n'y avait personne même pas un endroit où elle pourrait se réfugier de cette pluie torrentielle. Elle jeta un regard sombre à sa voiture et y entra pour se mettre à l'abri attendant que la pluie cesse. D'un geste maladroit, elle retira de la poche de sa veste la feuille sur laquelle elle avait notée l'adresse de la maison dans laquelle vivait sa fille.. Elle
Elle pénétra la somptueuse demeure avec la boule au ventre. Elle avait l'impression de voyager dans les années 80, car l'intérieur était richement décoré avec des meubles antiques et des objets d'arts ayant une valeur exorbitante.— Je vais faire part de votre présence, l'informa-t-il avant de prendre les escaliers.Elle hocha de la tête et focalisa son attention sur le feu de la cheminée tout en étant pensive.— Bonsoir !Calypso resta figée sur place. Cette voix, elle la reconnaissait. Sa poitrine se soulevait à un rythme irrégulier dans le même moment qu'un flot de souvenirs la submergeait. Non ! Ça ne pouvait pas être lui. Peut-être qu'elle se trompait. Elle faisait toujours face à la cheminée, incapable de se retourner de peur que ses doutes soient v
Calypso s'éloigna de la résidence avec une expression alarmée sur le visage. Quant à ses yeux, ils n'arrêtaient pas de faire pleuvoir des larmes. Le cœur alourdit par la douleur, elle s'adossa contre un arbre et sanglota amèrement tandis qu'une peur panique s'empara d'elle. Qu'allait-elle pouvoir faire à présent ? Puisqu'il était fort probable qu'elle n'ait pas la garde de sa fille. Elle le savait, s'était perdu d'avance.- Mlle Duran ?Calypso leva les yeux et croisa le regard de cet homme. Celui-là qui l'avait conduit jusqu'à la résidence des Perez. Elle essuya rapidement ses larmes.- Diogo, c'est bien ça ? Fit-elle avec un sourire forcé.- Ravi que vous aillez pu retenir mon prénom.- Que faites-vous là ?- Normalement je ne devrais pas être dans les environs de cette résidence. Je vous ai
Contre toute attente Diogo trouva Calypso dans la cuisine. Adossé contre l'encadrement de la porte, il la scrutait inlassablement tandis que plusieurs questions le tourmentaient. Il s'approcha d'elle et lui lança un bonsoir qui la fit sursauter. Calypso lâcha brusquement la louche qu'elle tenait et porta sa main sur sa lourde poitrine avant de pousser un soupir.— Vous... Vous m'avez fait peur, balbutia-t-elle en écarquillant les yeux.— Désolé, ce n'était pas mon intention, s'excusa-t-il.Il jetait ensuite un coup d'œil dans la braisière.— Ça ne vous dérange pas j'espère. Que je me permets de faire la cuisine.Elle lui parlait sans quitter des yeux la viande qui cuisait.— Honnêtement oui. Vous n'étiez pas obligée. Vous êtes mon invité après tout. J'ai quitté plus tôt m
Diogo reprit de la banquette arrière de sa voiture le bouquet de fleurs qu'il avait acheté sur le trajet. Il considérait longuement l'endroit où vivait celle qu'il allait bientôt épouser et d'un bond, il sortit de sa bagnole. Il avançait d'un pas décidé vers la porte et après avoir frappé contre le bois, il inspira profondément en s'égarant dans ses pensées. C'était de la pure folie. Il le savait, d'ailleurs sa conscience n'arrêtait pas de le lui répéter faisant accroître davantage ses appréhensions. Certes il était attiré par elle et cela le crispait d'autant plus que l'attirance ne suffisait pas pour se promettre mutuellement le mariage. Comme si l'expérience qu'il avait eu avec son ex-femme ne lui suffisait pas. Les yeux fixés sur les fleurs qu'il tenait il jura entre ses dents. Quoiqu'il en soit il alla
- Pile à l'heure. Qu'est-ce que vous me voulez cette fois-ci. Où m'emmenez-vous Mr Perez ? S'enquit Calypso en affichant un regard incrédule.- Appelez-moi Alonzo. Êtes-vous prête ?Elle ne répondit pas. Elle se contenta de lui jeter un regard méfiant.- Je suppose que oui. Suivez-moi.- Non !- Non ?- Dites-moi d'abord où vous m'emmenez sinon je ne monterai pas dans cette caisse, aboya-t-elle en pointant du doigt la Porsche noire garée à quelques mètres.- Vous le saurai bientôt. Ne me faites pas perdre de temps et suivez-moi, s'agaça-t-il.Calypso restait toujours sur place. Alonzo commença par s'impatienter et Jura entre ses dents. Cette femme commençait vraiment par l'énerver. Pourquoi cet air méfiant à son égard ? L'avait-il donné une seule fois une raison de se m&eac