Au cours des deux jours suivants, dans une quête effrénée de productivité, Romane et son équipe ont élu domicile dans le café en face de l’édifice du Centre financier de Ville Q. Julie, déterminée, a pris l’initiative de réserver l’intégralité du café, aspirant ainsi à créer un havre de quiétude propice au travail pour l’équipe. Romane, envisageant d’expédier le plan à M. Mathias pour révision immédiate dès achèvement des ajustements ici, restait en alerte pour un éventuel retour précipité au café en cas de nécessité.Au début, Romane pensait que M. Mathias était plutôt agréable à aborder, mais après quelques discussions, elle se rendait compte qu’elle avait tort, car il était extrêmement strict et rigoureux.« Comment peut-il être pire qu’avant ? Ce sont toujours les mêmes passages, va les modifier ! » L’homme lui a rendu l’esquisse. Une panique latente s’est emparée de Romane. Cette nuit constituait la dernière opportunité ! Si elle échouait à réviser le tout demain matin, la collabo
Le refus de Romane d’assister à l’anniversaire de grand-mère a contrarié profondément Arthur. Aujourd’hui, malgré le fait d’avoir enfin réussi à recevoir un plan satisfaisant, les querelles avec Romane l’ont encore une fois détourné de sa concentration.« Philippe ! », a appelé Arthur, sa voix empreinte d’une autorité mesurée.« Oui, monsieur, qu’est-ce que je peux faire pour vous aider ? », a demandé Philippe, se tenant droit devant Arthur.Déjà plusieurs fois, Philippe a tourné en rond depuis leur départ du café, sans pour autant deviner la destination d’Arthur. Ces derniers temps, chaque retour à la Villa des Feuilles Rouges plongeait Arthur dans une humeur sombre, l’atmosphère même de cet endroit semblant peser sur lui de manière oppressante.Le chauffeur et Philippe souhaitaient ardemment un retour rapide afin de soulager leurs cœurs, menacés par le stress croissant. « Nous allons à l’hôpital », a annoncé Arthur après une pause calculée, faisant à nouveau battre les cœurs de Phili
Philippe a suivi Arthur, une sensation d’oppression s’est installée en lui.L’homme a avancé progressivement vers Romane, réduisant l’espace entre eux.Le café qui avait maculé Arthur s’est retrouvé maintenant éclaboussé sur la robe immaculée de Romane.Déjà obsédée par la propreté, elle a explosé de fureur : « Arthur, tu es insensé ! »« Aïe ! »La douleur a surgi brusquement !Le baiser de l’homme a surgi de nulle part, impérieux et tranchant, dépourvu de toute douceur antérieure.Son geste soudain a fait baisser précipitamment les têtes de tous, simulant l’ignorance !Elle a goûté le fer de son propre sang s’échappant de ses lèvres.Romane a tenté de le repousser, mais elle était impuissante face à la force de cet homme semblable à une montagne.Le souffle chaud de l’homme caressait ses oreilles, son ton empreint de séduction : « Romane, sois sage, d’accord ? »L’amadouer ?Autrefois, lorsqu’elle était en colère, il commençait par lui demander de se calmer, puis la charmait comme un
Elle n’avait pas envie de tisser des liens à nouveau avec cet homme pour l’instant.Le visage d’Arthur s’est figé instantanément dans une expression de réserve. Il s’est retrouvé interpellé par cette mention soudaine de divorce, perplexe quant aux motivations de cette femme, peu importe le lieu ou le moment !Malgré l’indifférence de Romane à son égard, Arthur s’est retrouvé scruté dans l’attente de sa décision, un moment de vérité suspendu dans l’air. Le regard de Romane, teinté de provocation et de détermination, semblait défier toute échappatoire.Dès qu’il acceptait le divorce, elle allait s’excuser auprès de Lina.« Nous divorçons et je m’excuse », a-t-elle lancé à Arthur, brisant le silence tendu qui les entoure.Les deux protagonistes se sont faits face, figés dans une joute verbale où le temps semble suspendu.Enfin, un sourire énigmatique s’est dessiné sur les lèvres d’Arthur, laissant Romane perplexe face à cette réaction inattendue.« Pourquoi souris-tu ? », a-t-elle demandé
Romane a pivoté pour contempler Arthur. Ce dernier tenait toujours Lina dans ses bras, et pourtant, Lina semblait totalement imperturbable par la révélation, reposant avec une sérénité désarmante contre Arthur. Lorsqu’elle s’était précipitée vers lui, Arthur l’avait déjà déposée, ne la retenant que d’une main. Une ironie palpable émanant de la manière dont il la protégeait.À cet instant, Arthur a figé également son mouvement, observant sa propre main, puis Romane. Tout soupçon de culpabilité dans son regard était habilement dissimulé, ne laissant transparaître qu’un mélange subtil d’avertissement et de déception envers sa femme.Comment Romane pourrait-elle ne pas être saisie par le même état d’esprit ?« Combien de fois ? », a-t-elle demandé.L’homme lui a répondu d’un ton tranchant : « Tu deviens vraiment de plus en plus sans foi ni loi. »« Heh ! »Sans foi ni loi ?À ce moment précis, l’attitude d’Arthur rappelait étrangement les manières de son père envers sa mère. Il incarnait
Aux premières lueurs du jour, après plusieurs jours d’un labeur incessant, lorsque Romane a déclaré « Terminé ! », un soupir de soulagement a parcouru toute l’équipe. Épuisés au point de ne plus avoir la force de regagner leur domicile, ils se sont affalés dans le bureau et se sont endormis aussitôt.« Es-tu certaine que cela fonctionnera ? », a demandé Julie, encore empreinte de quelques doutes. Bien qu’elle ne soit pas excessivement préoccupée par l’affaire, après des nuits blanches à travailler sans relâche, elle redoutait tout gâchis de dernière minute.Romane a acquiescé, « Oui, je le pense. »« Très bien. » Julie a fermé son ordinateur et a pris une gorgée de café. À force d’en avoir consommé des quantités astronomiques ces derniers jours, le café semblait désormais avoir perdu de son pouvoir revigorant. Les esprits de chacun étaient quelque peu embrouillés.…Lorsque Romane a pénétré dans les locaux du groupe EPN, la réceptionniste a remarqué qu’elle était rouge de fièvre et s
Romane a ressenti une torpeur envahissante dès qu’elle a pénétré dans la voiture, visiblement affectée par la maladie. À son approche de l’hôpital, son corps semblait même se refroidir progressivement malgré son étroite enveloppe, laissant échapper des frissons incontrôlables.C’était là un symptôme classique de la fièvre.« Il fait froid ? » La voix de l’homme a résonné dans ses oreilles, empreinte d’une préoccupation subtilement formulée.Romane a ouvert les yeux, observait l’homme et a répondu d’une voix nasillarde : « Oui ! »La sensation de froid la poussait à désirer se blottir sous des couvertures épaisses et s’emmitoufler, car pour l'instant, elle a l’impression que tout son corps a été plongé dans de l’eau glacée.Soudain, une fragrance chaleureuse et agréable l’a envahie. L’homme l’a couverte de sa veste, lui a donné une douce sensation de chaleur.Dans cette atmosphère réconfortante, Romane a fini par s’abandonner au sommeil complet……Devant l’hôpital,Lucas a jeté un regar
Romane avait entendu parler de ce quartier, mais ce n’est qu’en découvrant de ses propres yeux l’éblouissant édifice qu’elle a réalisé la véritable étendue de son luxe, tel un paradis insaisissable pour les étrangers. Elle a compris alors pourquoi cet endroit était si prisé au sein de l’aristocratie.Si les étrangers le qualifiaient de villa, aux yeux de Romane, l’édifice évoquait davantage un château exquis. Le simple fait de se tenir devant ses portes semblait une immersion dans le rêve d’une reine.« À quand remonte l’acquisition de cet endroit par l’oncle ? », a-t-elle interrogé, soudain curieuse, s’imaginant qu’un notable de Ville Q en était le propriétaire, avant de réaliser que cet édifice appartenait en fait à son oncle qui vivait à l’étranger.Julie a répondu d’un ton décontracté : « Le président détient une multitude de propriétés à travers le monde, sans même se souvenir de la plupart. Ce n’est que lorsqu’il a voulu t’offrir une suite que le majordome s’est présenté ici. »«