Nous traversâmes la forêt de Tronçais, insondable et mystérieuse. Après avoir suivi un long sentier boueux et sinueux, nous arrivâmes enfin chez Sylvia. Adrien sortit mes bagages d’un air grave, m’embrassa sur le front et déclara:— Je dois partir, nous n’aurons plus de contact à partir de maintenant. Je te souhaite une bonne fin de formation. Affronte ton destin avec force et dignité. Je sais que tu es capable de surmonter les épreuves et après on se reverra et tu retrouveras Archambault.— Je n’ai plus de nouvelles de lui, est-ce qu’il va bien? demandais-je.— Ne t’en fais pas pour lui. Il va bien mais il a ordre de ne pas entrer en contact avec toi avant la fin de ta formation afin que tout se déroule bien et pour ne pas te perturber. Il est toujours en voyage pour ses affaires.— Merci, je comprends.— A très vite, ma grande, dit-il en me serrant dans ses bras.— Tu vas me manquer, avouais-je, ressentant une boule
J’avais entendu parler de cette fontaine quand j’étais petite, il y avait toujours une légende ou plusieurs qui y étaient rattachées. Je déposais le vélo de Sylvia non loin du rond de la Cave contre une pancarte en bois avec un plan de la forêt domaniale et je continuais à pied pour me rendre à la fontaine. Il faisait doux, il n’y avait aucun bruit à part ceux de la forêt: le chant du Coucou, des craquements de branches et parfois on entendait le passage des rares voitures sur l’asphalte. J’empruntais un sentier tortueux où une pancarte en bois indiquait la direction de la fontaine. Je m’enfonçais toujours un peu plus dans la forêt, c’est vrai qu’elle était mystérieuse et cela ne m’étonnait pas qu’elle ait inspirée nombres de légendes.J’arrivais enfin en vue de la fontaine. Les alentours étaient si bien entretenus qu’elle en était majestueuse et prenait place dans une vasque géante en pierre. Il y avait plusieurs légendes à propos de cette fontai
Ce matin-là, je fus de nouveau convoquée auprès du roi. Il devait y avoir une assemblée avec l’autre seigneur du royaume ennemi et mon père le Roi Alexander souhaitait ma présence. Je pris place sur un autre trône orné du signe de l’infini aux côtés de mon vrai père qui était un homme peu bavard et froid en apparence. L’ancien roi avait abdiqué pour laisser la place à son neveu pour régner m’apprit mon père avant que la délégation n’entre dans la salle. Le petit groupe d’immortels entra enfin et mon sang ne fit qu’un tour: Guillaume était parmi eux, en habit royal, couronne de verre sur la tête. Sans plus attendre, je bondis de mon siège pour aller à sa rencontre. Arrivée devant lui, j’allais me jeter dans ses bras mais il eut un geste de recul et un regard interrogateur puis de mépris.— Roi Alexander, maitrisez votre fille voyons, est-ce ainsi qu’on me salue! déclara Guillaume de façon autoritaire. Je ne le reconnaissais plus.Ses paroles cinglantes
Le lendemain, Tristan entra dans ma chambre alors que j’étais en train de me coiffer devant mon miroir.— Que fais-tu ici, sors, je ne veux plus te voir! hurlais-je.— Attends, je voulais m’excuser pour hier. Tu es libre, je m’avoue vaincu, je vois bien comment tu le regardes et il n’y a pas cette intensité quand tu poses ton regard sur moi. Tu l’aimes, je ne veux pas d’un amour non partagé, nous serions malheureux tous les deux. Si tu le veux bien, je vais t’aider. J’ai aussi remarqué le regard qu’il te lançait après la joute, je pense que ses souvenirs reviennent ce qui prouve que votre amour est puissant. Il m’a vaincu à la joute alors que d’ordinaire, je suis toujours vainqueur, je reconnais qu’il est plus fort que moi.— Tu excelles dans d’autres domaines mais merci d’avoir compris. Il faudrait aller chercher Sylvia, elle seule peut savoir comment procéder et… il me coupa la parole:— «Amor vincit omnia»,
Cela faisait quelques mois que nous avions subi l’attaque de la confrérie de la pierre d’albâtre. Guillaume s’était finalement bien remis de ses blessures avec beaucoup de repos et grâce aux remèdes de Sylvia, la sorcière de Vallon. Sonia était désormais notre ennemie et il fallait rester sur nos gardes. Mme Vaire-Vache était, quant à elle, derrière les barreaux pour un bon moment. Elle avait été reconnue coupable des meurtres des jeunes filles dans le vieux Montluçon mais quelque chose me disait qu’elle n’avait pas agit seule…Nous étions de retour à Montluçon chez Adrien. Suite au départ de Mme Vaire-Vache et aux nombreuses recommandations de touristes qui avaient visité le Vieux Château en ma compagnie, j’en avais obtenu le poste de Conservatrice. J’étais ravie d’occuper ce poste à responsabilités. C’était pour moi une chance de redonner vie à ce château chargé d’histoire, d’organiser des expositions à thème, de faire venir des musiciens…Afin de poursu
De retour chez Adrien, je m’enfermais dans ma chambre et m’allongeais sur mon lit. Mes yeux étaient rougis par les larmes. Je ne comprenais pas pourquoi Archambault acceptait si facilement cette séparation certes, «provisoire», sans se battre davantage. Peut-être s’était-il déjà lassé de moi? Je savais que je n’aurais pas dû me lancer dans cette histoire et, qu’une fois de plus, j’allais encore souffrir.Des questions se bousculaient dans mon esprit. Je ne savais toujours pas pourquoi j’étais, moi aussi, immortelle enfin à moitié. Mes parents ne s’étaient jamais ouverts à moi sur ce sujet. J’avais l’impression de ne plus savoir qui j’étais réellement bref, j’étais perdue. Adrien m’avait prélevé du sang lorsque Mme Vaire-Vache avait tenté de m’empoisonner à l’Aconite et il devait le faire analyser. Il restait mystérieux sur les résultats, chaque fois que j’abordais la question, il esquivait toujours en parlant de la pluie et du beau temps.I
19 heures 45J’avais juste le temps de remonter la rue de la Fontaine pour être à l’heure au rendez-vous. Adrien était en déplacement, je ne l’avais pas vu depuis deux jours. La robe épousait parfaitement mes formes comme si elle avait été faite sur mesure pour moi. J’avais détaché mes cheveux car je savais que Guillaume enfin Archambault les préférait ainsi. J’avais aussi souligné mes lèvres pulpeuses d’un rouge à lèvres avec des reflets bronze. Je décidais de porter des ballerines couleur crème, je serai plus à l’aise pour marcher. Pourquoi cette robe et pour quelle occasion? Les questions se bousculaient dans ma tête, cela me rappelait notre deuxième rencontre au bal médiéval, il y a plusieurs mois.J’arrivais enfin au château magnifiquement mis en valeur avec des jeux de lumière bleus. Je montais l’escalier qui menait au donjon. Mon cœur battait à tout rompre, j’avais mal au ventre. En arrivant au sommet, je vis Archambault: il
Nous arrivâmes enfin à la chapelle de la Croix Verte, Guillaume m’avait offert son bras. Nous entrâmes dans le lieu saint, un trésor caché au cœur du Vieux Montluçon. Elle était magnifiquement décorée: les colonnes étaient peintes d’un bleu azur et ornées de fleurs de lys dorées. C’était vraiment une œuvre d’art, la nef centrale, les vitraux, les voûtes étaient également richement peintes. Les invités étaient déjà arrivés et se tenaient debout de chaque côté de l’allée centrale. Je ne connaissais quasiment personne à part les quelques membres des protecteurs et le grand conseil. Je me cramponnais au bras d’Archambault, il avait dû détecter mon angoisse, il me chuchota que tout allait bien se passer. J’aurai bien voulu le croire mais tout cela faisait beaucoup de surprise pour un soir. Un prêtre qui portait le signe de reconnaissance des protecteurs se trouvait devant l’autel.Sans prononcer une parole, il nous fit signe de nous placer au centre