PREMIER AMOUR
Partie 19
NOLIA avalait son café, embusquée derrière la porte vitrée du petit salon. Elle disposait là d'un point de vue admirable et discret sur le balcon et la pelouse jusqu'aux boxes.
Elle attendait GREG, en se répétant tout bas ce prénom qui la faisait ressentir des sensations jamais ressenti auparavant.
À sept heures pile, la voiture du vétérinaire grinça sur le gravier. Elle nota une expression assez grave sur son visage et dans sa façon de marcher. Il s'engouffra dans le box de Sirus où GREG l'attendait.
Comme les deux hommes reparaissaient,elle recula et se cac
Lorsque NOLIA parut ai salon,GREG n'eût pas à l'interroger :le regard noyé,la démarche pesante de la jeune femme parlaient d'eux mêmes.Là haut Mr MARCEL s'était éteint au terme d'une agonie lente et douloureuse....<<Et c'est tellement triste>>pensa GREG, qu'une solide affection liait au vieux Mr, née de la bataille coude à coude pour la survie de ses plantations de cacaoyers et de caféiers.NOLIA s'effondra dans le premier fauteuil venu et alluma une cigarette qu'elle éteignit aussitôt.GREG choisit dans le bar un whisky assez fort ,en remplit un verre a whisky puis a la réflexion un deuxième.GREG :_tenez, dit_il avec une courtoisie narquoise.cela vous fera du bien.Les yeux pleins de larmes, NOLIA le prit a tâtons et le remercia d'une voix étouffée.Elle bu quelques gorgées et se mit à pleur
Des souvenirs remontaient en vague pressésUn grand homme sec bourru, qu'elle ne voyait qu'au petit déjeuner.un bref baiser sur le front et la nounou l'accompagnait a l'école où elle passait presque toute la journée.il ne prononçait pas plus de trois mots lorsqu'ils se croisait au hasard dans le couloir.et cette manche vide a son côté gauche apeurait la fillette.pour prix de son bras perdu l'état lui avait de décerné une distinction que NOLIA avait de nicher par hasard dans un tiroir.dans une de leurs rare tentatives de causeries,Mr MARCEL avait , avec amertume parler à sa fille de la folie meurtrière des hommes.oui pour la fillette ,cet homme taciturne, toujours vaguement réprobateur a l'égard de sa jeune femme, n'était pas le genre de père dont on rêve.Elle rompit le silence, regarda GREG désireuse de le convaincre :_ j'aurais aim&ea
GREG se souvenait de cette unique année qu'elle était venue passé là :a dix-sept ans,il était bien jeune pour juger les femmes, et l'écho de leurs scènes de ménage ne dépassait jamais les appartements privés.Mais par quelques confidences di maître des lieux il avait compris que leur idylle avait belle et bien tourné au vinaigre.Le départ de JEANETTE et sa fille avait ramené le calme au domaine.desormais la vie était organisée autour, pour et par les plantations de cacaoyers et de caféiers qui s'étendaient sur plusieurs hectares de terrain.Pauline,une gouvernante énergique avait pris en main l'intendance du manoir.la réputation du domaine s'étendait on y venait de toute l'Afrique et parfois du monde pour y faire des affaires.Mr MARCEL en homme avisé avait fait aménagé de chambres luxueuses po
Le ciel pleurait,a longs traits lents donnant à la cérémonie une mélancolie sans pareil.la cour devant la grande demeure était pleine à craquer de voitures de luxes, immatriculées dans le pays.comme NOLIA lui lançait un regard perplexe, GREG mumura :_il y'a là tout le gratin du cacao et du café,les propriétaires,les partenaires internationaux de sont fait représentés.votre père était fort apprécié.Sous l'averse, l'assistance s'impatientait.A la tête du convoi,la jeune femme consultait nerveusement sa montre.enfin une belle voiture à faire grincer les dents pénétra sous le porche dans un crissement de gravier torturé.On échanges des regards entendus :on n'attendait pas moins de la <<drôle de veuve>>.JEANNETTE regarda la petite foule,rougit un peu,assura son chapeau et vint embrasse
JEANNETTE eut un geste fataliste et disparut.NOLIA secoua la tête :sa mère avait le don de créer des malentendus.Elle ne manquait pas de bonnes intentions, mais avait le chic pour qu'en découle immanquablement un désastre.Chagrine,la jeune femme se dirigeat à contre coeur vers le salon.Elle n'y reconnaîtrait personne, devrait serrer des mains, écouter des compliments sur un père qui lui était aussi étranger que le pape.Et GREG n'était pas la pour la guider.D'une poussée dans le dos, JEANETTE l'expédia dans la fouleElle s'était transformé en quelques minutes__record absolu__en une veuve respectable au visage grave,au regard brillant d'un chagrin contenu.Elle accepta la main tendue, la voix tremblante,les hommages rendus à celui qu'elle appelait mon époux.NOLIA marchait deux pas derrière,le sourire faible et vague naus&eac
La nuit était tombée, bien qu'il fût à peine dix sept heures.le froid aussi humide, pénétrant le jeans trop neuf,les bottes trop légères et la veste trop mince.NOLIA Passat le bout de son nez dans la clôture de la plantation et le parfum qui s'y dégageait la fit suffoquer.Dans la lumière, elle pouvait apercevoir de jeunes gamins casser les cabosses de cacao pour y extraire les fèves avant de les faire sécher.ils les emplissaient dans des brouettes,la scène respirait une énergie brutale,mais pleine de gaieté._bonjour jeune héritière !Elle sursauta affreusement.souriant GREG reprit :_on fait sa tournée d'inspection ?Méfiante, elle le regarda attentivement.mais le sourire semblait sincère.il prit sa main pour l'écarter, détailla sa tenue en faisant une grimace._vous allez avoir froid jusqu'&a
Le manoir semblait désert.NOLIA,la tête pleine de souvenirs, ouvrait porte après porte sur son chemin : enfant, elle s'était souvent glissée dans ces innombrables chambres aux volets éternellement clos, aux matelas nus repliés sur eux.aujourd'hui redécorées, elles étaient devenues dignes d'un hôtel de luxe.Une jeune fille chantait dans la lingerie, sur une mélodie syncopée.le joyeux bonjour de NOLIA ne franchit guerre le seuil des écouteurs de son baladeur . elle s'en moqua, portée soudain par une étrange allégresse.Elle déboucha enfin dans la cuisine.c'etait une de ses vastes pièces à l'ancienne au fourneau immense,ou plus de dix personnes pouvaient se mouvoir à leur aise.pour l'heure,deux femmes s'y activaient.Pauline se leva avec empressement :_passez dans la salle à manger, je vous apporte le petit déje
Cette remarque la fit rougir davantage.cela l'amusa et il dit:_D'ailleurs, chaque cheval ici a un lad personnel.vous savez, c'est pas facile la vie qu'ils ont :se lever à 5 h du matin, prendre soin des chevaux, nettoyer les box,leur donner à manger et autres....._si c'est si difficile, pourquoi le font ils?_juste Parce qu'ils rêvent tous d'en avoir un alors le seul moment où ils apprennent à en prendre soin d'eux pour pouvoir mieux gérer quand il en auront.Attendez là j'ai du travail.restez au chaud.Ah non!la vaillante NOLIA le suivit, tentant en vain de garder son équilibre.la boue fuyait sous ses pieds.il avançait rapidement qu'il y'avait maintenant un grand écart entre eux.C'est injuste,pensa t-elle,il le fait chaque jour et avec une telle aisance.elle lui trouva la majesté d'un roi et ne put s'empêcher de sourire toute seule en regardant la grande silhouette qu